3.000 personnes réunies pour les obsèques de Patrick Ricard.
Il avait fait du « petit jaune » une valeur sûre du marché des boissons alcoolisées. Les obsèques de Patrick Ricard, fils de l’inventeur du pastis et président de Pernod Ricard, décédé vendredi à l’âge de 67 ans, ont été célébrées mercredi sur l’île des Embiez, dans le Var, près de Toulon. 3.000 personnes ont assisté à cette cérémonie : des amis, des hommes politiques et 900 salariés du groupe.
L’île des Embiez, d’une superficie de 95 hectares, est la propriété depuis 1958 de la famille Ricard. Elle abrite la tombe de Paul Ricard, fondateur du groupe, et l’Institut océanographique Paul Ricard.
Une entreprise familiale transformée en groupe international.
Entré sans diplôme en 1967 dans l’entreprise familiale fondée par son père 35 ans plus tôt, il en avait pris la direction générale en 1972, trois ans avant la fusion avec Pernod, le grand rival. Il a régné ensuite pendant trois décennies sur le groupe, cumulant de 1978 à 2008 la présidence du conseil d’administration et la direction générale du groupe.
En novembre 2008, Patrick Ricard avait abandonné cette dernière fonction, qu’il partageait depuis 2000 avec son bras droit Pierre Pringuet, un polytechnicien, ingénieur des Mines et ancien du cabinet de Michel Rocard à Matignon, devenu le premier dirigeant du groupe extérieur à la famille Ricard.
Patrick Ricard, qui avait annoncé un an plus tôt son intention de lâcher les manettes opérationnelles pour une semi-retraite anticipée, avait néanmoins conservé la présidence du conseil d’administration.
C’est dans la dernière partie de son règne, à partir des années 2001, que Pernod Ricard, jusqu’alors uniquement centré sur l’Europe, a véritablement pris une dimension internationale grâce à une politique d’acquisitions tous azimuts mise en oeuvre par Pierre Pringuet.
En 2001, le groupe s’empare d’une partie du géant canadien Seagram, bradé par la famille Bronfman et Vivendi, mettant la main sur deux « pépites », le whisky Chivas et le cognac Martell.
En 2005, Pernod Ricard devient le numéro deux mondial des vins et spiritueux, derrière le britannique Diageo, en rachetant un autre britannique, Allied Domecq. L’opération fait tomber dans son escarcelle une pluie de marques: gin Beefeater, champagnes Mumm et Perrier Jouët, whisky Ballantines.
En 2008, l’acquisition de la vodka suédoise Absolut lui permet de couvrir toute la palette des spiritueux.
Pernod Ricard emploie aujourd’hui 18.000 salariés dans plus de 70 pays, pour 107 sites de production. Le groupe, qui publiera le 30 août ses résultats annuels 2011/2012, a dégagé sur les six premiers mois de l’exercice un bénéfice net en hausse de 20% à 800 millions d’euros. Son chiffre d’affaires sur neuf mois s’élevait à 6,3 milliards d’euros (+7%).
Amateur de chasse et d’art, Patrick Ricard était marié et père de trois enfants.
Aout 2012