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Un millésime qui redonne le moral – avril 2010.

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L’exercice des primeurs peut paraître à la fois subtil et absurde, en tout cas affaire de spécialistes que de déguster des produits « pas finis » en somme, comme si des pâtissiers devenaient goûteurs de pâtes crues pour évaluer si les gâteaux ont des chances d’être bons. Mais trêve de sacrilège, il faut bien que primeurs se passent puisqu’ils décident des prix sur la place de Bordeaux, à la suite d’une semaine marathonienne à courir les châteaux. Les critiques accrochés à leur stylo, les courtiers à leur téléphone et la valse des prix et des avis donne vite le tournis. 2009, annoncé depuis les vendanges comme un beau millésime, va sans doute affoler les transactions comme le 2005, après un peu de modération, surtout en 2008. Les courtiers (par qui passent 85 % des ventes de bordeaux, quasiment 100 % des grands crus) l’ont déjà prédit : les prix vont être adaptés à la qualité. Traduire : les vins vont être vendus très chers.

Ils vont surtout être adaptés aux besoins en trésorerie des châteaux qui ont connu pour la plupart une année médiocre. Vont-ils l’être aux porte-monnaies des consommateurs ? Sans doute pas à ceux de l’Hexagone mais sûrement à ceux d’Asie, agents inflationnistes comme l’ont été les Américains dans les années 80.

2009 risque également de s’envoler dans d’autres vignobles de l’Hexagone. Les Hospices de Beaune en novembre dernier avaient donné le ton pour les bourgognes ; les enchères, ce mois-ci, de Toques & Clochers l’ont confi rmé pour les chardonnays de Limoux. Ne restent plus à espérer, pour le commun des consommateurs, que les 2009 fassent l’objet de quelques promotions dans les foires aux vins de 2011-2012. En attendant, le millésime de tous les espoirs redonne indéniablement le moral aux producteurs et aux négociants.

RVI 3877 – avril 2010.

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