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Primeurs 2016 : après 2015, une 2e chance pour séduire les acheteurs

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Après une bonne année 2015, le millésime 2016 a également la faveur des dégustateurs. Une deuxième occasion de séduire les acheteurs et renouer avec les marchés. La campagne de vente est en cours au moment où nous écrivons et les conclusions ne peuvent être généralisées. En effet, les annonces de prix s’étalent dans la durée. Si le château Guiraud (1er cru classé, Sauternes) n’a pas attendu la fin de la semaine de dégustation pour mettre en marché, les 1ers crus du Médoc prennent leur temps avant d’offrir une partie de leur production aux acheteurs.

Le contexte est calme, mais les propriétés semblent trouver un écho favorable auprès du marché américain, qui bénéficie d’un dollar fort. « Je reviens d’un mois aux Etats-Unis », raconte Sophie Schÿler du Château Kirwan (Margaux), « l’accueil est très bénéfique». Cette impression est partagée par Philippe Blanc, directeur du Château Beychevelle (Saint Julien) : « nos clients me disent que les USA redemandent du vin ». Selon un négociant, l’Angleterre reste un marché historique important malgré les incertitudes liées au Brexit. Le continent asiatique, lui, est davantage adepte des achats en livrables plutôt que des achats en primeur.

Donner du sens à la filière : jusqu’au bout !

Pour réussir une campagne de vente en primeur, les propriétés qui ont la faveur du marché et les négociants connaissent la clé : le respect de la filière. « Tout le monde gagne de l’argent avec nous », raconte Philippe Blanc, « nous faisons le choix de distribuer en respectant la marge de chacun des acteurs ». Parallèlement à ce principe, la connaissance des stocks disponibles en circulation est indispensable pour fixer le prix juste. « Notre prix primeur est toujours le prix le plus bas disponible par rapport aux bouteilles en circulation sur la place de Bordeaux : c’est un fondamental », explique très clairement le directeur du 4e cru classé du Médoc. La propriété du groupe japonais Suntory et du Groupe Castel vend 90 % de sa production en primeurs, à un prix départ négoce de 56,40€ HT. « Nous avons augmenté le prix de 11,9 % : ce n’est pas une petite hausse mais le vin est un produit unique de ce point de vue », détaille Philippe Blanc qui ressent le privilège d’une telle souplesse grâce à un accueil enthousiaste des consommateurs. A l’inverse, pour les millésimes 2011, 2012 et 2013, la propriété avait diminué le prix en primeur.

Au château Kirwan, où la famille Schÿler a effectué d’importants travaux de refonte des chais cette année,  le prix primeur a augmenté de 7 %, pour un prix départ négociant de 31,50€ HT. « Nous avons eu avec 2015 et 2016 deux magnifiques années, l’aide d’un nouveau cuvier et une crédibilité qui augmente », explique Sophie Schÿler, « pour les crus de qualité et de notoriété, on a le sentiment que la demande est soutenue car les négociants vendent en primeur ».

Le marché des vins de Sauternes et Barsac, lui, est toujours en reconstruction. Malgré des vins d’excellence, les prix restent très stables.

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