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Le prix du foncier viticole augmente dans la plupart des appellations

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Grâce à, ou à cause d’une bonne santé économique de la filière viticole, le prix du foncier viticole français augmente dans la plupart des appellations et rares sont les régions en baisse en 2018. On assiste depuis une petite dizaine d’années à une embellie qui s’explique en grande partie par une augmentation de la consommation mondiale et une dynamique à l’exportation.

Château du Galoupet, en Provence, qui vient d’être vendu 30 M€ à LVMH

La Champagne, mais aussi d’autres régions telles que le Bordelais (premier marché en valeur), la Bourgogne, la Vallée du Rhône et la Provence contribuent pour une large part à ce phénomène. Sur 10 ans et pour toutes les appellations, les prix progressent de 3,7 % par an. Hors Champagne, cette hausse annuelle n’est que de 3,3 % en moyenne.

Comme en agriculture, près d’un hectare sur 3 est vendu loué et le marché des transactions représente moins de 2 % de la surface globale. Le prix moyen des vignobles s’établit autour de 144 000 €/ ha, mais il existe des différences notables selon les régions ou appellations.

Bordeaux

Le marché du foncier viticole est très dynamique dans le Bordelais. Environ 2 % de la surface des 115 000 hectares de ce vignoble sont vendus chaque année, ce qui représente environ 2 500 hectares. L’offre est variée et ouverte à tous les profils d’acheteurs : de 26 000 €/ha pour un Bordeaux à plus de 3,8 millions d’€/ha en Pomerol. Les prix progressent dans les appellations prestigieuses. Saint Émilion à 1 974 960 €/ha est en hausse de 10,1 % par rapport à 2017. Pomerol progresse de 5,4 % en un an et détient toujours le record de valorisation en Bordelais. En Saint-Estèphe, les prix progressent de 6,9 % et il faut compter 850 150 € pour un hectare contre 795 600 € un an auparavant. Margaux et Saint Julien sont valorisés à plus d’1,6 millions d’€/ha. Pauillac progresse de 2,5 % et se valorise à 2 771 620 €/ha.

En entrée de gamme, les appellations progressent moins fortement. Bordeaux se redresse et augmente de 2,5 % après avoir perdu plus de 50 % durant les 20 dernières années.

Champagne

Le marché champenois reste très actif et leader en valeur. Il est alimenté par des petites surfaces cédées de 15 ares en moyenne. L’offre est ainsi accessible à un grand nombre d’acheteurs restant majoritairement des viticulteurs implantés. Le prix moyen en AOP Champagne oscille entre 1,2 et 1,5 millions d’€/ ha environ. Le prix de la vigne en Champagne a progressé de 3,4 % annuellement depuis 10 ans.

Dans le secteur très prisé de la côte des blancs, Les prix oscillent en moyenne entre 2 et 2,2 millions €.

Bourgogne

Le foncier viticole bourguignon est rare et quelques transactions très emblématiques augmentent les prix des Grands Crus. En appellation Villages, il faudra compter entre 0,8 et 1,5 millions d’€/ha, alors qu’un Premier Cru cote entre 2,4 millions et 3,4 millions environ pour les plus belles appellations. Quant aux Grands Crus très rares, les prix flambent. Cette tension provoque des remous sur toute la région et les viticulteurs Côte‑d’Oriens prospectent les vignobles moins réputés du Jura, de Saône-et-Loire ou du Beaujolais.

Côtes‑du‑Rhône

Au nord, le marché est très étroit, les prix pratiqués en Côte‑Rôtie ou Hermitage peuvent rapidement dépasser 1,2 millions d’€/ ha. L’appellation Hermitage cote 1 384 990 €/ha et progresse de 4 %, alors qu’en Côte-Rôtie, le prix est de 1 281 250 €/ha et ne progresse que de 0,5 % par rapport à 2017.

Plus au sud, en Côtes‑du‑Rhône méridionales, l’AOP Côtes-du‑Rhône augmente fortement de 8,7 % et se valorise entre 25 000 et 33 000 €/ha. Les crus poursuivent leur bonne progression. Châteauneuf du Pape progresse de 7,9 % et est toujours en tête des appellations du secteur à 487 650 €/ha.

Val‑de‑Loire

La demande évolue et le Chenin connaît un regain d’intérêt. Les investisseurs extérieurs commencent à regarder cette région qui a de nombreux atouts. L’AOP Anjou augmente pour la première année de 8,1 % et se valorise à 19 440 €/ha alors que Saumur‑Champigny ne progresse que de 1,5 % et affiche 66 340 €/ ha.

Provence

Le rosé de Provence poursuit sa progression et étend sa notoriété à l’export. En effet, l’AOP Cassis et Bandol connaissent toujours des prix soutenus. Il faut compter 169 890 €/ha en Bandol en hausse de 2,5 % contre 148 330 €/ ha en Cassis, en hausse de 3 %.

En Coteaux d’Aix, le foncier se valorise à 46 040 €/ha soit 5,4 % de plus qu’en 2017. Le Côtes de Provence cote entre 50 et 66 000 €/ ha. En zone littorale, les prix en Côtes de Provence augmentent et affichent 120 à 150 000 €/ha.

Lire tout l’article dans la RVI N°3947 de mai-juin 2019

Sources : BNP Paris / AgriFrance

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