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Le Liban, promis à un bel avenir

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Au Liban, le vin est une affaire à prendre très au sérieux : une des plus anciennes cultures de la vigne, des terroirs incontestables, et de nombreux cépages autochtones. La légende raconte même que Noé, dont la tombe se trouverait dans la mosquée de Kerak, dans la Bekaa, se serait arrêté sur le mont Sannine et y aurait planté la vigne. Après s’être relevé de nombreuses guerres, le pays produit désormais 8,5 millions de cols par an, sur un peu plus de 2 000 hectares. Une « petite » production pleine de charme à l’échelle du monde, concentrée à 90 % dans la Bekaa, qui compte parmi les plus beaux crus du pourtour méditerranéen et dont le rayonnement est international.


Photo : JB Ancelot – Wine Explorers

Les cépages indigènes, le futur du vignoble libanais

Grâce à l’ancienneté de la culture de la vigne au Liban (environ 7 000 ans av. J.-C.), les cépages autochtones y sont innombrables. Toutefois, en raison d’un manque de préservation de ces cépages, on est encore au stade de l’expérimentation côté vin. L’Institut de la vigne et du vin, qui a été officiellement lancé en 2013, est censé assurer ce rôle de préservation et de recherche. Mais sans budget, il est difficile de faire avancer les choses. Deux cépages blancs cependant, le merwah et l’obeidi, traditionnellement utilisés dans la production de l’arak (une eau-de-vie de vin anisée), semblent tirer leur épingle du jeu. « Ces cépages présentent d’incroyables profils aromatiques et méritent d’être vinifiés en monocépage. Ils représentent l’identité et le futur du vignoble libanais », explique Maher Harb, du domaine Sept, dans le nord de Batroun. De plus, on voit actuellement un intérêt grandissant pour les cépages locaux, créé par la demande du marché : à l’export, les distributeurs réclament des vins « typiques », qui expriment leur terroir, afin d’aider les consommateurs dans leur choix. Et si l’on en croit les chiffres des Douanes, le Liban a exporté pour 2,7 M USD de vin en 2016, soit prêt de 25 % de plus qu’en 2015. Un signe encourageant.

Du haschisch au vin, la belle histoire des Coteaux d’Héliopolis

La région de Deir Al-Ahmar, dans le nord de la plaine de la Bekaa, est célèbre pour la culture illégale du haschisch, qui s’est développée ces dernières décennies jusqu’à devenir une industrie rapportant des millions de dollars. Pourtant, c’est dans cette zone sous haute tension que la petite coopérative des Coteaux d’Héliopolis a réussi un pari fou: convaincre les cultivateurs de remplacer leurs cultures de cannabis par des vignes certifiées bio, en profitant de la popularité croissante du vin libanais sur le marché international. Lancée en 1999, la coopérative compte désormais quelque 220 agriculteurs pour 250 hectares de vignes et produit 100 000 bouteilles par an. « Cultiver du raisin, ça rapporte plus et tu as la conscience tranquille », souligne l’un des agriculteurs, qui affirme avoir gagné l’an passé le double de ce que la production de chanvre lui rapportait. Un grand pas en avant pour le pays.

La prochaine étape pour le vignoble libanais ? Instaurer une réglementation de production faisant référence à l’appellation d’origine contrôlée, et qui tiendrait compte à la fois des terroirs, des rendements, des règles d’irrigation, et bien sûr, de l’encépagement. Affaire à suivre …

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