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Le Calvados, victime de contrefaçon étrangère

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Exporté dans plus de 100 pays, le Calvados reste un produit emblématique du terroir français. Sacs, montres, vêtements, de nombreux produits de luxe sont régulièrement copiés. Désormais c’est au tour d’une des plus célèbres eaux-de-vie françaises d’être victime de la contrefaçon internationale. Avec une croissance de plus de 7 % à l’export en 2016, le Calvados rencontre un large succès hors de nos frontières. Une popularité qui a hélas un prix ; en effet, depuis quelques années, il est victime de contrefaçon dans de nombreux pays. Très prisé, le Calvados attire la convoitise de producteurs qui commercialisent ou tentent de commercialiser des boissons alcoolisées sous des noms comme « Alvados » et « Verlados » en Finlande, « Dälvados » et « Kullados » en Suède, « Kalvados » en Norvège, « Qualvados » en Allemagne, « Thurgados » en Suisse, « Malvados » aux USA…

Ces producteurs peu scrupuleux trompent ainsi le consommateur en utilisant, par évocation du nom, la notoriété du Calvados, lui faisant ainsi croire qu’il s’agit d’un produit semblable alors qu’il n’en est rien. Le Calvados est, en effet, une Appellation d’Origine Contrôlée qui répond à un cahier des charges strict délimitant son aire géographique et établissant des règles de production précises. Il est soumis à un dispositif de contrôle comprenant des vérifications de terrain ainsi que des analyses chimiques et organoleptiques. Le nom est donc protégé et il est impossible de l’utiliser ou de l’évoquer pour d’autres produits.

Encore timide il y a 20 ans, l’exportation de Calvados a pris son envol à la fin des années 90 et constitue désormais plus de la moitié des volumes de Calvados vendus. La contrefaçon représente donc, pour les producteurs, un véritable danger : un frein au développement de leurs ventes et une perte considérable se chiffrant à plusieurs milliers de caisses. Les exportations vers la Finlande ont, par exemple, été presque divisées par deux en 10 ans.

L’Interprofession Des Appellations Cidricoles (IDAC) a donc accru sa vigilance et, avec l’appui de l’INAO, intente des actions envers tous les contrevenants. La majorité des litiges se règle à l’amiable et le producteur change le nom de son produit, mais parfois la justice doit trancher. Ce fut notamment le cas en 2016, pour le Verlados Finlandais ; la Cour de Justice de l’Union Européenne ayant, dans un arrêté, clairement considéré que le nom Verlados constituait bien une évocation du nom Calvados et ne pouvait donc pas être utilisé. Mais rien n’arrête les contrevenants qui n’hésitent pas à redoubler d’imagination. Dernier fait en date, un producteur finlandais n’a pas hésité à produire une eau-de-vie de pommes portant, sur son étiquette, la mention « This is not Calvados ». Le trait d’humour peut faire sourire mais aura du mal à dérider les producteurs qui souffrent de cette concurrence abusive.

De nombreux producteurs de Calvados étaient présents à Vinexpo pour promouvoir l’emblématique eau-devie au-delà de nos frontières. Exporté dans plus de 100 pays, le Calvados reste un produit emblématique du terroir français, qui s’inscrit à l’étranger comme un produit culturel, élégant et authentique, valorisant notre savoir-faire français et plus spécifiquement le « made in Normandie », mais aussi notre tradition en matière de gastronomie. Une belle réputation qui ne doit pas être ternie par les produits contrefaits que l’IDAC continuera de dénoncer.

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