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Laurent Bonfils, languedocien dans l’âme.

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Laurent Bonfils fait prospérer la maison éponyme depuis quelques années avec les conseils bienveillants de son père et la collaboration de ses frères.

Vous considérez-vous vigneron, viticulteur ou négociant ?

Sur 25 M€ en stock actif, nous n’en avons que 20 % en négoce pur. L’achat de raisin n’est pas du négoce dont nous voulions d’ailleurs nous libérer pour stabiliser les prix. Nos oenologues travaillent la vigne et rentrent la vendange de domaines de 4 à 60 ha avec de vrais vignerons-partenaires. Nous ne sommes pas dans un système spéculatif : Nous avons les stocks à porter et c’est nous qui prenons les risques. Avec 1 400 ha de vignes en propre, je ne m’estime donc pas négociant. Je reconnais néanmoins que certains acteurs dynamiques de cette profession portent le nom Languedoc partout dans le monde. Le Languedoc est surtout une terre de coopératives mais si certaines savent rentrer du bon raisin, elles sont souvent mal conduites, trop tributaires d’un directeur ou d’un président omnipotent, pas assez vigilant sur la gestion, et qui n’implique pas assez les adhérents.

Qu’est-ce qui selon vous caractérise votre maison ?

Nous avons 1 400 ha entièrement replantés (60 ha chaque année à raison de 25 000 €/ha) dont 1 000 ha équipés en goutte à goutte. Mon père est un passionné de vignes, fier de dire que lorsqu’il mourra, ses fils n’auront rien à planter pendant 20 ans. C’est la clé d’un vignoble ; beaucoup de viticulteurs négligent d’investir. Après les vignes, nous avons soigné les caves et reconstruit une winery pour avoir une technologie parfaite – c’est la seule indépendante à ce niveau. Cela nous permet de produire au meilleur prix et en traçabilité totale ; on peut presque dire quel pied produit quelle bouteille.

La GD n’est-elle pas de plus en plus demandeuse de ce profil de fournisseur ?

La GD ne vient pas chercher chez nous des volumes mais un producteur avec son histoire, offrant un bon rapport qualité-prix pour les domaines et châteaux. On se met d’accord sur un prix et on ne cherche pas à le renégocier tous les ans, eux non plus d’ailleurs. Ils sont plus en quête aujourd’hui de partenariats pour stabiliser les prix et les appros. Cela permet aussi aux consommateurs de s’y retrouver. Nous développons sur ce circuit de plus en plus de vins à 5-6 € sur des lots en moyenne de 100 000 bouteilles. Avant chaque lancement de cuvée, nous étudions le marché car il ne s’agit pas de vendre une fois mais de gagner des clients pérennes, donc pas question de proposer une bouteille qui n’est pas adaptée à un marché ou un circuit. Et pour chaque cuvée, nous avons 80 à 100 clients, ce qui limite les risques.

Lire la suite dans la RVI 3901.

Septembre 2012

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