La clarification des AOC languedociennes est en marche. Elle s’appelle hiérarchisation côté Inao, segmentation côté CIVL. Mais la volonté et le dynamisme ne manquent pas chez les opérateurs. Les concepts de pyramides ou marguerites ont été abandonnés pour éviter de gaspiller trop d’énergie en explications qui ne semblaient satisfaire personne, et concentrer les efforts à la tâche ardue de simplifier les tiroirs dans un souci de cohérence.

Abandonnée aussi l’idée des “grands crus” qui rebutaient l’Inao ; l’interprofession s’est attelée à définir des “terroirs d’exception” sans s’attacher a la dénomination. Le président du CIVL, Frédéric Jeanjean, a ensuite demandé au président de l’Inao en charge des vins, Yves Bénard, d’activer les dossiers. Le CIVL espère voir signer les décrets de la Clape et du Pic Saint Loup en 2012, suivront ensuite Terrasses du Larzac, Grès de Montpellier, Pézenas puis Montpeyroux, Saint-Drézéry et Saint Georges d’Orques.

L’Inao reconnaît déjà comme correspondant à un cru Corbières Boutenac, Minervois La Liviniere, Saint Chinian Roquebrun et Berlou. « Les terroirs d’exception sont la pépinière des crus » estime Jérôme Villaret, directeur du CIVL pour couper court à la polémique. Autre point d’achoppement, Corbières, dont le repli en Languedoc n’est toujours pas possible puisque les rendements sont au même niveau que l’appellation régionale, à 50 hl/ha. « Comme nous ne sommes pas arrivés à un accord, nous avons avancé sur le reste, explique Jérôme Villaret.

Il n’y a pas de repli mais si un producteur anticipe, il peut inscrire une parcelle en Corbières ou en Languedoc dans sa déclaration de récolte au 30 novembre. » Le producteur-négociant Gérard Bertrand s’offusque néanmoins de l’impossibilité pour un négociant de déclasser un corbières en Languedoc en fonction de la demande. « Il faut pouvoir déclasser un corbières dans le chai pour répondre au marché qui doit rester souple et dynamique. »

Lire la suite dans la RVI 3895 de février 2012