Home»Editos»La valse à 1 000 chiffres – édito d’avril.

La valse à 1 000 chiffres – édito d’avril.

0
Shares
Pinterest Google+

Dans une année attentiste où la crise semble couver sous les bouteilles, les professionnels guettent tout signe de retour à la commercialisation ou de découverte de nouvelles terres de consommation telle Pénélope sur son rocher. On se met alors à éplucher les études qui voudraient donner quelques signes d’encouragements. Alors que les chiffres prédits par Vinexpo-IWSR semblent opportunément redonner espoir aux professionnels du vin, quelques semaines avant la grand-messe bisannuelle, ceux de l’OIV, plus sages, augurent plutôt d’une pause dans les flux.


Un équilibre logique dans la mesure où les plus grands producteurs de la planète ont appris, parfois à leurs dépens, à ne produire désormais que ce qu’ils peuvent vendre et à jouer en flux tendus avec leurs stocks pour raffermir les prix. Une démarche saine mais soumise aux aléas de l’âge du capitaine des vignes, des maladies du bois, des caprices de Dame Nature et bien sûr de Dame météo, surtout quand elle décide de n’accorder que de petites récoltes.

Malgré toutes nos statistiques modélisées dans les ordinateurs, il n’en demeure toujours pas moins difficile, voire impossible, de dégager des prospectives fiables. D’autant plus une gageure lorsque les sources ne le sont pas, les Douanes s’emmêlant encore les crayons dans les nomenclatures quand elles essayent de faire passer du rosé pour du rouge et vice versa, ou quand elles font encore croire que les BIB® rangés dans nos réfrigérateurs sont des vins en vrac.

Doit-on également se fier à des chiffres fournis par la Chine qui prend les données pour de la propagande, pour qui la copie et la contrefaçon sont des sports nationaux et qui n’a pas la même définition du vin que nous ? Illusoire dans ces conditions de se fier aux courbes et tableaux. Dans 20 ans, peut être consommera-t-on des mousseux à tous les repas, Yquem, Petrus et Cheval Blanc seront hong-kongais ou indiens, les grands crus classés 2030 de Béziers ou Carcassonne seront vendus plus cher que des Lafite au début du siècle, et la Chine sera devenue le premier producteur de vin au monde… en volume.

RVI 3907 – Edito d’avril 2013

Previous post

Grandsvins-prives.com

Next post

Distell rachète Burn Stewart Distillers