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La course aux Chinois – édito de juillet-aout 2013.

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On les courtise ces Chinois que l’on redoute tant. Tandis que certains s’inquiètent qu’une quarantaine d’entre eux aient déjà investi dans des châteaux bordelais, devenant pourtant de fervents ambassadeurs du bordeaux dans l’empire du milieu, d’autres vignobles comme la vallée du Rhône aimeraient bien les voir lorgner quelques-uns de leurs domaines. Gage d’une véritable notoriété.

Mais les Chinois n’ont d’yeux à ce jour que pour les galets roulés de Châteauneuf du Pape ou la colline de l’Hermitage qui n’est pas à vendre. Ils aimeraient avoir davantage d’opportunités en terres bourguignonnes et trouvent sans doute que le Languedoc, malgré ses jolis rouges épicés, n’offrent pas assez de châteaux de charme avec vignes.

La région essaie pourtant de séduire des consommateurs passionnés avec, dans les linéaires chinois, des bouteilles portant des « bracelets de la chance » pouvant faire gagner des séjours dans la région et susciter peut être des vocations de vignerons.

Des agences vitico-immobilières s’emploient à  trouver à une clientèle sino-oenophiles de vieilles pierres assorties de quelques ceps pour placer quelques millions de yuans ou de dollars hongkongais.

A défaut d’investisseurs, on traque ces nouveaux consommateurs venus de l’Est : on soigne leur accueil dans les vignes, on leur concocte des visites privées dans les grandes propriétés, on ouvre des maisons oenotouristiques avec documents et guides en mandarin, on forme avec les meilleurs maîtres de chais des promotions de traducteurs-œnologues-commerciaux chinois parrainées par de grands châteaux, on leur offre des sites traduits voire dédiés pour les aider à décrypter les étiquettes, approfondir leurs connaissances des vins et mieux organiser circuits et visites de caves.

Ils étaient plus de 3000 cette année à arpenter les allées de Vinexpo en quête de dégustations et à s’émerveiller devant la maquette de la future Cité des Civilisations du vin… dont l’architecte est d’origine asiatique.

Et si les Chinois ne viennent pas à nous, allons les chercher sur leurs lieux de villégiature préférés, Hong Kong ou Macao, dans les duty free et les lounges VIP des aéroports. Donnons leur l’occasion de prendre goût au luxe à la française en leur offrant des dédicaces de maître de chai, érigés au rang de gourous, des flacons personnalisés ou même des séjours au château pour les amateurs les plus chanceux et fortunés…

Mais quand la Chine s’éveillera vraiment à nos vins et nos spiritueux, nos vignobles n’y suffiront plus. Nous pourrons toujours aller goûter les grands crus chinois qu’ils n’auront pas manquer de planter.

RVI N°3910

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