Home»Histoires de Marques»Henri Maire : VRP des salons au salon.

Henri Maire : VRP des salons au salon.

0
Shares
Pinterest Google+

Henri Maire, visionnaire du marketing, commercialise des vins jurassiens à faible notoriété mais qu’il fait connaître dans toute la France grâce un réseau de représentants à domicile et une politique de ventes dans les foires et salons.

La famille est vigneronne à Arbois depuis le XVIIème siècle mais après le phylloxera, les parents d’Henri Maire ne parviennent plus à vivre de la vigne et montent à Paris pour ouvrir une épicerie-marchand de vin dans le 16ème. Henri Maire ne pense qu’à redescendre dans le Jura et à peine âgé d’une vingtaine d’années, à la fin des années 1930, il reprend en charge les quelques ha que possède encore la famille et ouvre une boutique à Arbois. Avec sa femme Marie-Thérèse, d’abord professeur de lettres, il développe, après guerre, la vente à domicile en passant des annonces dans les journaux régionaux pour trouver des clients et assure les premières livraisons.

Il commence à racheter des parcelles dispersées ; en 1954, il regroupe toute son activité, de la réception des vendanges à l’expédition des bouteilles, sur le domaine de Boichailles dans des installations modernes. En parallèle, ce visionnaire du marketing se lance dans de vastes campagnes de publicité à la radio ou au cinéma, organise des jeux concours avec des bouteilles à gagner, édite des objets publicitaires comme des cendriers, des trinquettes (verres sans pied) et des porte-clefs (avec une goutte de vin prisonnière dans la résine) et même un disque chanté par Jean Rigaux, “Bois de l’Arbois…” Réclames et promotions font également connaître au début des années 1950 le Vin Fou, un terme que l’on employait déjà dans les caves quand les bouteilles de pétillant explosaient de façon intempestive, et dont Henri Maire fait une marque.

D’abord dans tout l’Hexagone, sur plus de 2000 panneaux bordant les routes, et grâce au dessinateur Paul Grimaud, qui crée étiquettes, réclames, carte de voeux, la “carte du tendre” sur les foulards, et les dessins du concours pour imaginer la face cachée de la Lune en 1959. À cette occasion, un millier de bouteilles sont offertes à l’ambassadeur soviétique pour la base aérospatiale Korolev qui a envoyé les premières photos de cette face lunaire ; 30 ans plus tard, à la chute du mur, un observateur assurait que les bouteilles de mousseux jurassiens étaient les seules à jamais être entrées dans une base spatiale soviétique et que les bouteilles vides trônaient toujours au musée Korolev …

Lire la suite dans la RVI 3895 de février 2012.

Previous post

Les Centre-Loire en Norvège.

Next post

Jérôme Despey : viticulteur-négociateur.