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Gel : la solidarité s’organise dans les vignobles

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Le gel a touché toutes les régions viticoles ces derniers jours. Dans certaines régions, ce sont 80% des vignes qui ont été gelées. La solidarité s’organise un peu partout. A Bordeaux, par exemple, Guillaume Pouthier, Directeur des Carmes Haut-Brion tient à souligner l’initiative très solidaire de Lionel Kreff de la Tonnellerie charentaise Baron qui a envoyé des buchettes et des chutes de bois pour lutter contre le gel. Il a affrété des camions qui vont apporter ce bois qui se consumera dans de petits brulots car bon nombre de propriétés sont à court de Pel, produit naturel qui protège du gel, et de bougies.
Gel dans les vignes

 

Le moral est en berne dans le vignoble français. La lune rousse a été fatale sur tout le territoire, le thermomètre ayant chuté certaines nuits jusqu’à -6°. Les conséquences du gel ont impacté la vigne de manière irrégulière, un peu comme dans un couloir de tempête. Ici la plaine semble plus affectée que la colline, comme à Saint-Emilion. Là l’estuaire et sa douceur ont permis de préserver les parcelles, comme aux environs de Pauillac.

Malheureusement, la nature est en avance d’une quinzaine de jours, avec des grapillions déjà formés. Autrement dit, dans ce cas, le vigneron ne peut qu’espérer le départ d’un contre bourgeon. Ce qui n’est pas assuré. A ce sujet, seulement 15% des exploitants auraient souscrits une assurance. D’une manière générale, de 20 à 80% des vignes semblent avoir été touchées, en Champagne, Bourgogne, Bordelais, Cognac ou Languedoc-Roussillon.

C’est un peu 1991 qui se répète. A la Cave de Die Jaillance, on estime que 50 à 60% du vignoble ne produira pas cette année. A l’AOC Ventoux, on pousse jusqu’à 95% du potentiel impacté. Allan Sichel, le président du CIVB, prend une fourchette plus large allant de 20 à 90-100%.


Le coup de froid est intervenu, en Gironde, alors que débutait la campagne des primeurs, une pratique qui concerne environ 300 marques, lesquelles ont sans doute les moyens de s’assurer. Les Sauternes et Cos d’Estournel ont été les premiers à sortir leurs barêmes : au niveau de l’année dernière. Certains ont cru que cette stabilité pouvait être adoptée par l’ensemble de la place de Bordeaux, malgré pourtant un millésime particulièrement bien jugé par plus de 6 000 professionnels. Les cartes sont désormais redistribuées. La propriété se demande peut être si la faible quantité désormais attendue pour le 2017 n’offre pas, une fois encore, l’opportunité d’une énième hausse des prix.

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