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Gel : Bordeaux perdrait au moins 1 milliard d’euros

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Après le choc des premières constatations des sinistres causés par le gel sur la viticulture, une certaine organisation s’opère pour tenter de remédier aux conséquences, surtout économiques et financières, de cet épisode climatique désastreux. Peu en vérité par rapport au gigantisme des dégâts. Quelques chiffres d’abord pour prendre la mesure de la catastrophe naturelle.

Allan Sichel – CIVB

Dans le Bordelais, Allan Sichel, le président du CIVB, n’a pas hésité à qualifier de «gigantesque» l’impact du gel sur le volume de production et de «colossales» les répercussions sur les trois ans à venir. De fait, en quatre nuits, plus de la moitié du vignoble local a été affectée, avec des taux allant de 20% à près de la totalité selon les zones. L’intérieur du Médoc, le Nord Gironde, le bas du Libournais et de l’Entre-deux-Mers, ainsi que les Graves sont les plus touchés (au moins 50%) alors que les plateaux et les bords de l’estuaire sont passés à travers. Saint Julien et Pauillac auraient été presque épargnés. Bouscaut, par exemple, a fait savoir à la mi-mai que son vignoble enregistrerait 40% de pertes. La proportion en général évoluera selon le nombre des contre bourgeons qui pourront sortir. Au total, la filière girondine estime entre 1 et 2 milliards d’euros les pertes de chiffres d’affaires sur le millésime 2017, comparés aux 4 milliards opérés en moyenne.

Dans les Charentes, la production dédiée au Cognac pourrait baisser d’un tiers, 25 000 ha étant sérieusement touchés et 15 000 supplémentaires dans une moindre proportion. En Champagne, près d’un quart du volume devrait manquer, après une année 2016 déjà difficile de ce point de vue. La filière dispose cependant de stocks régulateurs significatifs.

Un million d’hl manquerait cette année dans le Languedoc-Roussillon sur les 5,5 millions habituels en moyenne. Chablis, une fois de plus, constitue la région bourguignone la plus affectée. Les vendanges pourraient y être amputées d’un tiers. Dans le Val de Loire, les pertes de production atteindraient 20% avec des zones davantage sinistrées, comme autour de Chinon.

Pour venir en aide aux vignerons, les préfets doivent faciliter l’accès au chômage partiel, le dégrèvement de la taxe sur le foncier non bâti (les maires peuvent formuler une demande collective) ou le report des cotisations sociales auprès de la MSA, selon les termes d’un communiqué de Stéphane Le Foll, avant son départ. Son successeur n’est pas encore intervenu sur le sujet et cherche toujours un communiquant. Rappelons que la viticulture étant assurable ne relève pas du régime des calamités agricoles, sauf si la récolte 2018 est également impactée.

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