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David Ridgway, an English man in Paris.

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David Ridgway arrive à Paris en 1981 et devient le chef sommelier de la Tour d’Argent qui possède une des plus belles caves de Paris, si ce n’est pas la plus belle. Ce trésor fut sauvé de l’occupation allemande durant la seconde guerre mondiale par Claude Terrail qui mura de ses mains-mêmes une partie des caves dans la nuit du 14 juin 1940.

Le Château Citran 1858, est le plus ancien des vins de la cave. À sa gauche, un Château Siran 1865, millésime prestigieux ! Sur ce flacon empoussiéré, c’est un Château Gruaud-Larose, la date se lit mal : c’est 1870, l’année terrible, hélas, mais pour le vigneron du Médoc, une très grande année. Voici l’ancêtre des Blancs de Bordeaux, un Château d’Yquem 1871, cette année-là, c’est aux sauternes que les dieux et les cieux avaient réservé leurs faveurs. Plus sublimes encore, les cuvées de 1874, dont nous avons gardé un Château Rayne-Vigneau, ou 1893, que ce Château Guiraud représente assez éloquemment.

Mais c’est à la Bourgogne surtout que la cave est consacrée. On y trouve parmi tant d’autres illustres flacons, les trois plus beaux fleurons des vendanges bourguignonnes de naguère : un Chambertin 1865, un Clos Vougeot 1870, un Romanée 1874.

Plus anciennes encore les fines. Nous déchiffrons : Fine Champagne, Logis de Servolles 1797, à ses côtés un Cognac, Clos de Griffier, 1788. Les deux joyaux de la cave étaient deux flacons rarissimes : les deux bouteilles de Fine Napoléon qui faisaient l’orgueil d’André Terrail… Hélas, il n’y en a plus qu’une ! La deuxième fut dérobée par Pierpont Morgan, à la place une lettre d’excuse et un chèque en blanc qui lui fut retourné. Ces vins ne sont plus à boire mais toutes ces bouteilles ont un passé merveilleux et sont la marque de l’histoire, de nos histoires. En 2009 la Tour d’Argent organise une vente aux enchères avec la Maison Piazza pour arbitrer quelques vins et faire un peu de place dans la cave. Les enchères s’envolent pour 1,5 M€, soit deux fois plus que les estimations.

Aujourd’hui, ce sont 350 000 bouteilles dont 15 000 références gérées par David Ridgway et qui reposent dans la cave de la Tour d’Argent pour la joie de quelques illustres clients ; l’Empereur Akihito du Japon est venu deux fois, ou encore, Woody Allen qui est un grand amoureux de Paris et du vin et qui aime regarder la carte des vins pendant de longues minutes. « Les gens cultivés aiment le vin. Boire du vin, c’est avoir des émotions, c’est comme écouter de la musique classique ou admirer une oeuvre d’art » nous raconte David Ridgway.

Vladimir Kauffmann

12 mai 2014

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