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Beau temps pour les coops.

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Il y a un peu plus d’un siècle naissaient les premiers regroupements de viticulteurs pour faire face à la mévente des vins de l’Hérault et tenter de commercialiser sans intermédiaire. D’autres coopératives, toujours en Languedoc-Roussillon, voyaient ensuite le jour pour faire vinification commune. La concurrence étrangère, déjà espagnole et italienne mais aussi algérienne pour muscler les vins métropolitains médiocres, inondait le marché. Les cours s’effondraient. Suivent les grandes manifestations de 1907 durement réprimées par Clémenceau. Le mouvement coopératif n’en est pas moins lancé.

Il émerge dans la plupart des régions viticoles à la faveur des crises du vignoble amplifiées par l’exode rural. L’idéal mutualiste prospère et se pérennise sur le principe de “une vigne, une voix”, quelle que soit la taille de l’exploitation, mettant ainsi tous les vignerons sur un pied d’égalité. C’est sans doute là la limite du système, les plus petits étant souvent moins dynamiques en matière de commercialisation, les plus gros moins attentifs à la qualité. Mais aujourd’hui, il faut produire un bon raisin et savoir vendre un bon vin, valorisé surtout en bouteilles. Les coopérateurs n’échappent pas à la règle. D’une centaine dans les années 1920, les coopératives atteignent près d’un millier dans les années 1950 ; elles sont environ 700 aujourd’hui. Les unions se multiplient pour renforcer les synergies techniques et commerciales et garantir des approvisionnements à leurs marques ou à leurs clients.

Les fusions sont inéluctables, donnant naissance à des entités géantes qui se veulent plus puissantes pour résister au pouvoir de la GD et partir à la conquête des marchés export avec une offre élargie et adaptée.

L’image de la coopérative qui se contentait d’écouler du gros rouge n’a plus cours. Les temps sont désormais plus propices à ce modèle social valorisant pour les hommes qui savent désormais valoriser leurs vins.

Au Congrès des caves coopératives qui fêtait son 40ème anniversaire avec un nouveau logo et un nouveau président, toujours du Midi, on était certes inquiet de la conjoncture mais confiant quant à la pérennité de structures en passe de gagner leurs lettres de noblesse.

Edito de la RVI 3900 – juillet-aout 2012

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